9 questions sur l’UX design posées à notre chef de projet digital

Conception de l'UX design d'un site internet

Chef de projet digital chez l’agence StandOut France, Mathieu vous livre tous ses secrets en matière d’UX design !

Il définit ce qu’est l’UX design et la différence avec l’UI ou le web design. Il indique également les erreurs à éviter, les logiciels indispensables et comment se former. Enfin, il explique ce qu’est un bon UX design selon lui.

Dans cet article, découvrez 9 questions et réponses pour devenir incollable en UX design !

 

1 – Qu’est-ce que l’UX design ?

 

Il faut d’abord savoir qu’UX est l’abréviation de “User eXperience, ce qui signifie “expérience utilisateur“. Le terme UX s’est largement répandu et installé dans le langage courant, aussi bien dans le domaine du marketing physique que numérique.

En ce qui me concerne, je pourrais résumer l’UX design comme le concept qui permet de créer un site ou une application tournés vers l’utilisateur. Je m’explique : quand un utilisateur parcourt une interface (borne interactive, mobile, ordinateur, que le service soit en ligne ou non), l’expérience doit être intuitive, fluide, logique. Il ne doit pas se retrouver face à une incompréhension qui casserait sa navigation et créerait une forme de frustration et d’agacement.

C’est toute une stratégie à imaginer avant même de se lancer dans la construction du design.

Il faut d’ailleurs savoir que certains font la distinction en UX design et UX. L’UX seul fait référence à la recherche réalisée pour améliorer l’expérience client, alors que l’UX design pourrait se définir comme la mise en application.

 

2 – Quelle est la différence entre UI design et UX design ?

 

Ça doit être la question la plus posée ! A la fois car les termes se ressemblent mais aussi parce que les gens font souvent la confusion entre les définitions.

“UI” désigne “User Interface“, c’est-à-dire “interface utilisateur“, où il est question de graphisme. C’est l’étape de conception suivante, après avoir réfléchi à l’UX et réalisé le design général : agencement, structure de l’information.

La fluidité dont je parlais plus tôt est permise par le choix de nombreux éléments : couleur, taille, contraste… Il y a des “schémas” à respecter pour que l’utilisateur navigue intuitivement dans votre interface, alors qu’il la découvre peut-être pour la première fois. Il faut trouver le juste milieu entre originalité et logique.

On ne s’en rend peut-être pas compte au premier abord mais dans une interface, rien n’est laissé au hasard !

 

3 – Quelle est la différence entre web design et UI design ?

 

Création du web design d'un site

 

Puisqu’il est question de “graphisme” dans l’UI design, on peut effectivement le confondre avec le web design.

Le web design fait plutôt référence à l’aspect esthétique et visuel d’une interface : choix d’une teinte de couleur, illustrations… Il suit bien sur les consignes et les contraintes décidées en amont.

C’est la partie la plus libre et créative de la conception je pense. Cette étape permet de faire correspondre les objectifs de l’entreprise en terme de satisfaction client avec l’identité et la personnalité de la marque.

 

4 – Comment se former à l’UX/UI design ?

 

Les études

 

Plusieurs voies existent pour se former. Elles vont dépendre de votre attrait pour l’UX ou pour l’UI. Par exemple, une formation de graphiste peut mener vers l’UI design puisque c’est l’aspect plus visuel et esthétique de la conception. Les écoles spécialisées dans le digital forment en partie aux problématique de l’UI/UX, ça peut donc être une des voies pour se former.

Concernant l’UX pur, l’ensemble des formations en marketing mais aussi en sociologie ou en ergonomie sont envisageables. Dans ce cas, on étudie d’abord le comportement de l’utilisateur sous de nombreux angles pour le comprendre. Ce n’est donc pas seulement une question liée à Internet, au numérique, mais bien celle de l’interaction entre un utilisateur et ce qu’on lui met à disposition.

 

La curiosité pour l’UX design

 

Au-delà des formations classiques, il faut être curieux voire passionné, comme moi, par cette relation entre utilisateur et interface. On cherche à optimiser l’interface, la solution que l’on propose à l’utilisateur pour que son expérience soit intuitive et donc agréable. Il faut qu’il comprenne rapidement ce qu’il a à faire.

Cet intérêt pour le comportement d’un utilisateur peut donc venir de son expérience en graphisme qu’on souhaite compléter par des notions d’UX. Il peut aussi découler de ses connaissances en marketing : comment accroître le taux de conversion autrement que par les textes ou l’identité visuelle ? C’est une question très intéressante à se poser ! Par exemple, j’ai étudié le e-commerce et ça m’a poussé à me questionner sur la manière d’améliorer ces taux de conversion.

 

L’auto-formation

 

Si vous n’avez vraiment aucune expérience en la matière mais que le sujet UX/UI vous intéresse, il est de plus en plus facile de s’auto-former. Il existe énormément de ressources en ligne gratuites pour débuter. Cela demande de la rigueur et, encore une fois, une grande curiosité, mais le domaine est large, en plein essor donc il est possible d’engranger beaucoup de connaissances.

Enfin, quelles que soient votre situation et votre expérience, il faut se tenir au courant des tendances (qui changent tous les 6 mois environ) et faire de la veille. Il faut “consommer” des sites web, des applications, mais aussi ne pas s’intéresser qu’au numérique pour avoir une vision globale sur l’expérience utilisateur.

Formez votre oeil à l’UX/UI en analysant des interfaces, point par point, et demandez-vous ce qui pourrait être amélioré. 

 

Dessin d'une maquette de site internet

 

5 – Quels sont les meilleurs logiciels d’UX design ?

 

En plus de logiciels qu’il faut savoir utiliser pour plusieurs métiers tels que Photoshop, je citerai 3 outils de design, incontournables :

 

  • Adobe XD

Adobe XD est en train de prendre la tête des solutions de conception car il fait partie de la puissante suite Adobe. Il propose autant de fonctionnalités que ses concurrents et se perfectionne de jour en jour. Ce logiciel a l’avantage d’être facile à prendre en main. Je n’étais pas un expert de la suite Adobe et j’ai rapidement réussi à maîtriser Adobe XD car il est très intuitif.

  • Figma

Autre référence dans le milieu, un peu en avance sur les autres, Figma est le logiciel qui propose le plus de fonctionnalités et notamment celles liées au animations, ce que ne fait pas Adobe XD pour l’instant.

  • Sketch

Sketch est également un des logiciel les plus utilisés. Personnellement, je ne m’en sers pas mais il est très performant.

Quel que soit le logiciel, il est facile de les prendre en main et de réaliser des design corrects rapidement. Cependant, il y a ensuite de nombreux petits détails à maîtriser parfaitement pour atteindre un niveau supérieur.

 

6 – Quelles sont les erreurs à éviter en UX design ?

Être auto-centré

 

Je m’explique : il ne faut pas penser que les visiteurs pensent comme nous. Il faut arriver à se détacher de la notion de bon sens du type “ils comprendront“.

Vous seriez surpris de voir que selon les utilisateurs, le concept de normalité diffère totalement quand il s’agit d’une interface. Ne serait-ce qu’à cause de l’âge : un adolescent ne naviguera pas de la même manière et n’a pas les mêmes attentes que ses grands-parents par exemple.

Dans le même registre, un UX designer peut oublier ce qu’il a déjà intégré. Certaines habitudes et réflexes peuvent sembler inutiles à la longue mais l’utilisateur final en a toujours besoin.

 

Prioriser l’esthétique

 

Une autre mauvaise pratique est de prioriser l’esthétique à la facilité d’utilisation, l’utilisabilité (usability). Encore une fois, il faut se mettre à la place de l’utilisateur et éviter de créer de la frustration. Cela commence par un UX intuitif.

Lorsqu’ils sont en train de concevoir une interface, les créatifs, le web-designer et les développeurs de l’agence web ne doivent pas oublier qu’une application web doit être ergonomique et répondre à des objectifs tels que le référencement sur les moteurs de recherche et des contraintes telles que l’adaptation des éléments textuels et graphiques sur les différents écrans.

 

Être intrusif

 

Pour contenter la partie commerciale ou marketing, vous pouvez utiliser des pop-up par exemple mais ça ne doit pas se faire au détriment de l’expérience. Vous risquez de créer de la frustration alors que c’est exactement ce qu’on chercher à éviter.

Si un utilisateur souhaite par exemple quitter un site internet mais qu’un bannière l’en empêche, ne serait-ce que temporairement, son expérience sera finalement négative.

 

Problème d'UX design sur un site web

 

Oublier des contraintes techniques

 

Il faut concevoir son UX/UI en fonction des navigateurs par exemple. Certaines fonctionnalités et actions ne sont pas envisageables partout.

Pensez aussi à créer une interface mobile cohérente et responsive, qui ne demande pas les mêmes contraintes que sur ordinateur ou tablette. Je pense notamment à la taille des boutons, des polices, à l’accessibilité avec le pouce.

Dès la phase de prototypage de votre projet web, les éléments graphiques et l’ensemble du prototype doivent être ergonomiques.

 

Créer de la dissonance

 

Par exemple, sur plusieurs systèmes de messagerie, on a la possibilité de supprimer son message. Dans certains cas, un message s’affiche pour indiquer que l’utilisateur a supprimé un message. Je considère que ça crée de la dissonance cognitive. C’est un exemple parmi d’autres mais qui illustre parfaite cette règle.

Il ne faut pas oublier que vos supports de communication digitaux doivent offrir une expérience utilisateur unique et agréable.

 

 

7 – A l’inverse, quels sont les bons réflexes à adopter ?

 

Respecter les codes

 

Ça rejoint le principe de ne pas oublier les règles déjà existantes : il y a des codes à respecter pour que ergonomie et design soient parfaits. La fluidité de la navigation repose sur un conception centrée utilisateur, qui s’attend à retrouver des fonctionnalités et des agencements, quel que soit le support. Les contraintes pré-existantes permettent de ne pas perdre l’utilisateur.

Par exemple, il est acquis qu’un bouton rouge marque une action “négative” : abandon de transaction, mécontentement, refus ; à l’inverse un bouton vert évoque la confirmation, la satisfaction, la suite d’un processus.

C’est également pour cela que certaines interfaces numériques reprennent des codes d’installations physiques comme des distributeurs de tickets de bus. On cherche à rassurer et guider l’utilisateur avec des codes visuels avec lesquels il est familier.

 

Déterminer l’état d’esprit de l’utilisateur

 

Pour améliorer votre processus de conception d’interface web, vous pouvez construire le parcours de l’utilisateur en fonction de son état d’esprit.

Consulte-t-il votre site pour répondre à un besoin urgent ? Va-t-il trouver facilement la réponse qu’il attend pour régler ce problème et donc changer pour un état d’esprit positif ? Il faut à tout prix évier de créer (davantage) de frustration.

La difficulté de navigation sur votre site ou votre application peut être due à un site trop lent, une mauvaise architecture de l’information, des textes trop petits, un processus de paiement incohérent… Une interface utilisateur simple est souvent la clé de la réussite d’une interface agréable.

 

Créer un persona

 

Vous devez vous demander qui est susceptible d’utiliser votre interface : une personne âgée, un designer ou un ado. En plus de déterminer ce type de critères, vous pouvez créer un persona complet. Cela vous aidera à vous projeter dans le détail.

 

Veiller à l’accessibilité

 

Je parle d’accessibilité pour des personnes daltoniennes ou malvoyantes par exemple. Il existe des codes à respecter dans ces cas-là. Vous pouvez aussi proposer une fonctionnalité pour agrandir le texte de la page, sans que l’utilisateur ait à parcourir les réglages de son téléphone.

L’accessibilité désigne aussi le contraste de l’interface. Pas de gris foncé sur gris clair, sinon c’est illisible. On privilégie également des teintes plus douces que le noir lorsqu’il y a un fond blanc, pour ne pas fatiguer l’oeil du lecteur et améliorer la concentration.

Il y a de multiples aspects à prendre en compte ! C’est justement en consultant beaucoup d’interfaces qu’on apprend les codes et usages et qu’on affûte son expertise.

 

Exemple d'UX design pour une interface web

 

 

8 – A quel type de projets s’applique l’UX design ?

 

A partir du moment où vous concevez quelque chose à destination d’un autre utilisateur que vous-même, il faut penser à l’UX design. Ça concerne les publicités, le guérilla marketing… si c’est utilisé, ça doit être pensé et conçu pour garantir une expérience optimale.

Comme on ne commencerait pas un exposé par la partie 3, on ne structure pas une interface au hasard. Il y a une logique, une progression, un agencement de l’information qui vise à délivrer le message correctement.

Pour répondre à la question : l’UX design s’adresse à tous les projets.

 

9 – Comment savoir si l’UX design de mon site ou de mon application est efficace ?

 

Si vous souhaitez un jugement immédiat de votre design, présentez-le à un enfant.

S’il parvient à cheminer facilement dans l’interface c’est que votre conception est correctement pensé. Cette méthode fonctionne aussi avec les grands-parents.

Plus concrètement, et avant de faire tester votre UX/UI, vous pouvez faire des vérifications en amont. Pour garder une certaine rigueur dans la conception d’une interface, vous pouvez vous aider de 5 caractéristiques. Elles permettent de vérifier point par point ce qui fait qu’une expérience utilisateur est optimale au final.

 

La capacité d’apprentissage (Learnability)

 

En UX design, la capacité d’apprentissage est représentée par le temps nécessaire à un utilisateur pour comprendre votre interface avant de savoir s’en servir facilement. Evidemment, plus le laps de temps est court, plus votre UX est intuitif.

Il est question de temps mais on peut aussi s’appuyer sur le nombre de tentatives avant de prendre correctement en main la solution.

 

L’efficacité (Efficiency)

 

Réduire. Organiser. Prioriser.

L’efficacité de l’UX doit se traduire par la rapidité avec laquelle l’utilisateur va atteindre son but. C’est pourquoi je parle de réduire (le nombre d’étapes, de clics etc).

 

La capacité de mémorisation (Memorability)

 

La capacité de mémorisation d’un utilisateur est améliorée grâce à la simplicité de navigation. Il doit pouvoir interagir avec la solution aussi facilement au début, qu’après une longue pause.

Le rôle des icônes est primordial dans la mémorisation, puisqu’on retient mieux les images que les mots. Encore mieux si vous les nommer : l’utilisateur les associera !

 

La satisfaction (Satisfaction)

 

Le critère de satisfaction fait directement référence aux émotions, qui ont également un rôle crucial dans la mémorisation et l’expérience finale. Certaines tâches, même anodines, doivent procurer un sentiment de satisfaction et d’accomplissement à l’utilisateur.

Vous pouvez vérifier cette satisfaction en demandant directement de la noter, de 1 à 10 par exemple.

 

La gestion des erreurs (Error handling)

 

L’utilisateur va faire des erreurs. L’UX design doit par contre l’aider à limiter la frustration en contournant rapidement l’erreur. Il doit fournir le minimum d’effort.

Evidemment, il est encore mieux d’anticiper le maximum d’erreurs en amont. Mais lorsque ce n’est pas possible, il faut indiquer à la fois textuellement et visuellement (rouge / vert) pourquoi il y a une erreur et comment la corriger pour passer à la suite du processus.

Par exemple, si le mot de passe saisi par l’utilisateur ne respecte pas les contraintes, indiquez : “Votre mot de passe ne contient pas assez de chiffres”.

 

 

Vous avez désormais les bases pour vous lancer dans l’UX design et les outils pour vous perfectionner ! Dans le cadre professionnel ou simplement pour vous amuser, l’essentiel est de toujours chercher à vous améliorer et découvrir les nouveautés et innovations du milieu.

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